jeudi 30 octobre 2014

Affaire Alfred MADOUNGOU : crime rituel ou manipulation politique



Comme avec « l’affaire de l’adjudant MAYOMBO », ce militaire assassiné dans la bourgade de Nanga en 2011, en pleine campagne pour les législatives, la province de la NGOUNIE est une nouvelle fois dans la tourmente. Au centre de ce qui peut embraser politiquement toute la province et, particulièrement la commune de Mouila, l’interpellation de trois proches d’un conseiller du Président de la République pour trafic d’organes humains. Crimes rituels ou manipulations politiques ?

L’affaire « Alfred MADOUNGOU » couvait sous la cendre depuis de longues dates. Des questionnements nombreux, à propos de la montée en puissance et à la vitesse « grand V » de ce jeune compatriote plus connu sous le pseudonyme de « Mavessi » dans les milieux « Sango » de Mimongo. Sa promotion et de très bonne source, qu’il doit aux milieux proches de l’actuel Chef de l’Etat, n’a surpris que ceux des acteurs politiques de la Majorité et originaires de la Ngounié qui ne l’ont pas vu à l’œuvre dans l’entourage de Jean Clément DIVUNGUI DI NDING, alors vice-président de la république.

« Mavessi » a la charge à mobiliser la jeunesse et côtoie Frédéric MASSAVALA. MADOUNGOU qui a le « flair » et, de surcroit, la capacité et la réputation de connaitre et de maitriser certains milieux de la pègre à Libreville, voire dans la province de la Ngounié, rallie le camp présidentiel. Au terme de cette élection très mouvementée, Alfred MADOUNGOU est en première ligne dans le mouvement des jeunes qui soutiennent Ali BONGO ONDIMBA.

C’est donc au regard de cette implication personnelle dans le chaudron de la présidentielle qui a failli embraser le Gabon que « Mavessi » est nommé chargé de mission du Président de la République et intègre les services du Chef de Cabinet de l’époque, un certain Maixent ACCROMBESSI, aujourd’hui Directeur de Cabinet. Un peu plus tard, il est promu conseiller chargé de missions, toujours dans l’entourage d’ACCROMBESSI. Suivez notre regard et comprenez la suite.

Dans la Ngounié, la montée en puissance de ce jeune homme, très limité intellectuellement, surprend et choque d’autant plus qu’au « titre » qui gêne énormément, s’ajoute l’aisance matérielle.

Et sur ce point, comme tout parvenu, qui n’est nullement « Rambo » physiquement, bien qu’ayant obtenu à partir de ce chapitre, Alfred, homme de missions ayant roulé sa bosse dans bien de cabinets politiques avant d’atterrir à la présidence de la République, est un fin stratège politique et militaire. Il sait hurler avec les loups.

Mieux, depuis qu’il est conseiller du Président de la République et proche de l’homme fort actuel de la province, Alfred se sent pousser des ailes au point d’avoir des ambitions politiques dans le département de l’Ogoulou de Mimongo ou son frère, Santurel NGOMA MADOUNGOU ancien ministre et actuel député, est l’un des poids lourds.

Quand, en Novembre 2011, Léon NZOUBA croise le fer avec Pierre Claver MANGANGA MOUSSAVOU, leader du Parti Social Démocrate, « l’apport de « Mavessi » est plus que déterminante au niveau de la mobilisation et du vote des jeunes.

Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin et dans le souci de se projeter pour les prochaines batailles électorales, il est investi par le Parti Démocratique Gabonais pour conduire la liste des locales.

Le parti de MAGANGA MOUSSAVOU passe deux fois la trappe, le scrutin ayant été repris pour fraude. Et de source concordante, notre « illettré », malgré l’handicap notoire et non négligeable, s’apprêterait à se positionner pour le Sénat.

Curieusement, personne jusqu’à ce qu’explose le « scandale » qui risque d’éclabousser les milieux politiques de la province et, partant, de la république, tant les faits évoqués, s’ils se révélaient fondés, ne cernait avec exactitude, les qualités de criminel de ce jeune homme, aujourd’hui moulé du fer et la rude vie de la nature ou il faut se battre pour survivre.

Et à écouter ceux qui l’ont connu et côtoyer, « Mavessi » serait une terreur politique, voire sociale pour ses adversaires, lui dont le père est un ancien cadre de la compagnie d’Eau et d’Electricité à Mouila. Certes on en parle sous cape sans pour autant pour autant présenter une seule victime de ses œuvres macabres. Aucun parent n’a annoncé la disparition d’un proche ou d’un parent direct et porté plainte contre l’intéressé, même si ses détracteurs, surtout l’élite de Mouila et de Mimongo, voir de Fougamou, continue de murmurer.

Aussi la présence de ce désormais haut cadre de la province, « qui n’a pas fait l’école pour mériter ce qu’il est devenu aujourd’hui », dérange t-elle plus d’un lors des réunions du parti ou de l’association Ngounié Forte dont il est membre.

Plus qu’inquiétant le contour sulfureux du dossier qui le met directement dans le collimateur de la justice si l’affaire allait à son terme, l’interpellation dans un premier temps, d’un curieux voleurs dans une structure commerciale de la commune de Mouila. Le gentil y trouve la somme de trois millions pour ne s’emparer que d’un petit million qu’il ne dépense pas entièrement. Plus rocambolesque le passage comme planifié du coq à l’âne, le voleur comme, téléguidé et volontairement préparé psychologiquement, passe du larcin pour lequel il est interpelé, entendu et risque la prison, aux sulfureux dossiers des crimes rituels. Une fiction qu’il va déballer avec force et détails.

Une pratique en vogue dans la province de la Ngounié depuis l’affaire de l’adjudant Mayombo qui a envenimé en son temps les relations déjà tumultueuse entre le député de la commune, Léon NZOUBA, et un certain Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, qui en a fait une affaire personnelle.

Qu’en sera-t-il cette fois si, selon certaines indiscrétions proches du dossier, l’affaire ressemblerait plus à un montage politique pour discréditer ou ternir l’image de certains proches du Chef de l’Etat qu’à autre chose ?

Yves NZAMBA MOUBOGA



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